Thursday, January 14, 2010

Opéra.


Avant d'écouter un morceau de 11 min, on essaie inconsciemment d'anticiper la construction de ce dernier. On se demande si celui-ci mettra du temps à décoller nous infligeant une entrée en matière progressive voire ennuyeuse, s'il y aura un solo ou une instrumentale au milieu de la chanson ou enfin si c'est la "mort" du morceau qui se fera agonisante et lente.
Ces a priori plutôt négatifs tendent à disparaître complètement quand on se rend compte que l'un des orfèvres du morceau en question est le groupe The Knife, de là on sait que l'on s'embarque dans une aventure qui promet d'être inoubliable et beaucoup moins sur ses gardes, on est prêt à s'ouvrir à tout. Et immanquablement, dès les premières minutes on sait qu'on affaire là à quelque chose de grand.
Ce morceau n'est pas un simple enchainement de sons, c'est une odyssée. Le début nous plonge peu à peu dans l'ambiance avant que des voix, ces voix étranges, insolites ne s'agrippent solidement à nous, nous entrainant au cœur même de la musique.
Ce n'est pas un morceau sur lequel on a envie de danser, ce n'est pas un morceau sur lequel on a envie de chanter, c'est juste un morceau sur lequel on a envie de vivre. La multitude de métaphores avortées que j'ai réussi à utiliser démontre de la diversité des sentiments qu'on éprouve tout au long de ces 11min. Certains y seront totalement indifférents je le sais mais çà ne fait que lui donner plus de valeur. Et c'est là qu'on se rend compte que çà passe vite 11min!
(Vous l'aurez compris, on=je.)

The Knife- "Colouring of Pigeons"(RCRDLBL).



Ps: quelques infos sur ce bijou qui ne sort évidemment pas de nul part, il est extrait de l'opéra sur lequel bossent les frangins de The Knife depuis un bout de temps déjà et qui portera sur, tenez- vous bien, la vie de Darwin.